Circuit de Jean-Théo Picard en 1944 : description générale. Programme 2 : du 17 juillet au 2 août 1944

Category:
- Presenter
Jean-Théo Picard était l'un des représentants de l'ONF au Québec.
La pratique décrite ici concerne les circuits ruraux mis en place par l'ONF dans les provinces canadiennes à partir de 1942, et qui furent au
Québec administrés conjointement par le Service de Ciné-Photographie
provinciale. L'ONF ne distribue que des films sonores, et il s'agit souvent des premiers films de ce genre que voient les habitants des villages éloignés des centres urbains. Certains spectateurs n'ont parfois jamais vu de film.
Ces circuits présentent un programme mensuel. Les films projetés sont des courts documentaires de propagande de guerre, d'hygiène, de modernisation agricole et rurale. Quelques films d'animation musicaux (par exemple la série "Chants populaires"), ainsi que des documentaires sur les régions et populations du Canada.
Le représentant de l'ONF amène avec lui films, génératrice, écran,
projecteur si besoin est. Il anime la séance en présentant chaque film. En
fin de séance, ou après chaque film, il pose des
"questions de contrôle" pour s'assurer que les films ont été compris et
bien reçus par les spectateurs. Il questionne aussi les spectateurs sur
la qualité des films et fait parvenir leurs critiques à la direction du
bureau régional de l'ONF. Il fait parfois disserter les écoliers et
chanter le public.Lieux de projection du programme 2 : Ste-Françoise, St-Jean-de-Dieu, St-Simon, St-Fabien, Trois-Pistoles, Pointe-au-Père, Mont-Joli, St-Anaclet, St-Donat, Rimouski, St-Gabriel, Priceville, St-Octave-de-Métis, Ste-Flavie, St-Moise-Station, Baie-des-Sables, St-François-Xavier-des-Hauteurs.Se référer aux cas particuliers pour en savoir plus.
Country:
- Canada
Les circuits de Picard en Gaspésie en 1944 font partie du programme
"d'éducation civique" copiloté par l'ONF et le Service de
Ciné-photographie de la province de Québec. Ce programme vise à la fois à tenir
les gens informés des progrès de la guerre, ainsi qu'à en soutenir l'effort. Il
vise aussi à ouvrir les communautés, particulièrement rurales, à d'autres
horizons culturels, en projetant des films qui montrent d'autres réalités
(urbaine, étrangère, canadienne). Il vise enfin à moderniser les coutumes, la
culture et l'économie, en projetant des films éducatifs ou des documentaires
artistiques.
Description
Projection organized by:
- Office National du Film du Canada et Service de Ciné-Photographie de la Province de Québec
Status of the Organizers:
- Institution publique
Main Objectives of the Screening:
- Propagande
- Éducatif
- Informatif
- Divertissement
Legal Status of the Screening:
- Séance gratuite
La séance est normalement gratuite; il arrive parfois, lorsque la salle est équipée au préalable par les autorités religieuses pour projeter des films, que les curés de certaines paroisses en profitent pour projeter leurs propres films en fin de séance et demander une obole.
Layout
Les films du premier programme de Picard sont assez diversifiés : films de propagande de guerre, documentaire sur le déroulement de la guerre, films spécifiques au programme d'éducation civique, films de divertissement musicaux.
Type of Projection:
- Film Projection
Le représentant amène avec lui le matériel de projection, mais il arrive dans certaines localités que des salles soient déjà équipées : théâtres, salles paroissiales, sous-sols d'église ou encore véritables salles de cinéma. Dans les autres cas, qui sont largement majoritaires, le représentant installe son matériel soit en plein air, soit dans la salle paroissiale, soit dans le sous-sol de l'église, soit dans une salle de classe, etc.
Projection Device:
- Itinerant
Le lieu change de village en village.
Sound Device:
- Live Musical Accompaniment
- Live Commentary via Microphone
- Sound projection
Film(s)
Certains des films sont spécifiques aux circuits ruraux, surtout les films éducatifs, d'autres
sont prévus pour l'ensemble des salles de cinéma du Canada, surtout ceux de propagande de guerre.
La moisson de la mer : Jean-Théo Picard précise que la voix du narrateur est « peu
compréhensible » et que le cas échéant, le film « serait mieux apprécié »
(le 23 juillet 1944 à Mont-Joli).
Commentator(s)
Dans chaque localité ou passe le représentant, un président de séance est susceptible de prendre la parole devant les spectateurs, en plus du représentant.
Commentary
En général, le commentaire durant la séance consiste en une
présentation de chaque film avant sa projection, effectuée par le représentant.
Il arrive que le commentaire ait aussi lieu pendant la projection, soit parce
que le film est en anglais, ou que le son est de mauvaise qualité, ou le commentaire enregistré trop complexe pour le
public. Le représentant peut aussi souligner un point précis. Parfois, c'est le
public qui demande des explications en cours de film.Pour ce second programme, Picard souligne que les gens commencent à en avoir assez des films de guerre : répétitifs, bruyants, ils agacent, sans compter un écoeurement pour la destruction montrée.
L'île du Prince-Édouard : Picard signale que ce film semble manquer d'intérêt par rapport aux autres titres du programme.
La plupart des commentaires du représentant sont destinés à la salle
entière.
Language of the Commentary:
- Français
Tone of the Commentary:
- Descriptif
- Éducatif
- Ironique
- Informatif
Quality of the Commentary:
- Préparé
- Improvisé
Public
Il y a en moyenne 400 spectateurs par séance.
Type of audience:
- Rural
La plupart des lieux de projection sont des villages, mais il arrive parfois que les séances aient lieu dans des petites villes.
L'attitude du public va, selon la séance, du silence réservé à l'exubérance. Il est commun que les gens applaudissent les films ou les personnes qui y apparaissent. Les spectateurs souvent ne se gênent pas pour faire des critiques à l'encontre des films jugés trop ennuyeux. D'autres montrent leur intérêt pour les films éducatifs en demandant des précisions ou en s'engageant dans des projects locaux liés aux sujets des films projetés (par exemple, la campagne d'électrification des campagnes).
Language(s) spoken by spectators:
- Français
Language(s) read by spectators:
- Français
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Cette fiche est une fiche générale pour décrire le fonctionnement global et "normal" du circuit de Picard en Gaspésie. Des fiches pour chaque cas particulier survenu lors de ces circuits ont été créées, sous la rubrique "Circuit de Jean-Théo Picard en Gaspésie en 1944", identifiées par la date et le lieu des projections. Le représentant est "ambulant" et passe de commune en commune selon
son circuit. Dans le cas du Québec à cette époque, et ce jusqu'à la fin de 1944,
les circuits sont administrés par le Service de Ciné-Photographie provinciale.
Ce sont des prêtres ou des curés qui sont la plupart du temps responsables des
séances, qu'ils annoncent en chaire. Cers curés ont leur propre organisation de
projection de films éducatifs ou de propagande, liée au Service de
Ciné-Photographie du Québec. Ils correspondent entre eux par radio pour
organiser le circuit des représentants de l'ONF dans leurs paroisses rurales.
Dans certains cas, ces curés ont équipé le sous-sol des églises à leurs frais
pour projeter des films (notamment des prêtres cinéastes du Québec), et comme
leurs séances sont habituellement payantes, ils s'arrangent pour demander une
obole aux spectateurs des films de l'ONF (Bic, St-André, St-Aubert, St-Athanase, St-Éleuthère, St-Arsène, L'Isle-Verte) ou profitent de leur passage pour
projeter quelques films à eux. Dans d'autres cas, ce sont les salles
paroissiales qui sont équipées pour projeter des films. Enfin, dans de nombreux
cas, les projections ont lieu en plein air.
Ces circuits, qui se transformèrent et se diversifièrent beaucoup par la
suite (notamment avec la mise en place de Conseils du film, de cinémathèques,
de cinéclubs), ont rencontré partout au Canada une grande ferveur populaire,
avant l'arrivée de la télévision et de la vidéo.
Sources
Archives institutionnelles.Rapports de terrain.Témoignages.